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Ecole: les paris de la rentrée

« Le ministre de l’Education, Xavier Darcos, a fait, pour les collègues et les lycées, trois paris courageux qui vont largement à contre-courant des idées dominantes, et qui ont de grandes chances d’être gagnés en cette rentrée. Le premier consiste à rompre avec le dogme selon lequel la précocité de l’accueil en maternelle, le raccourcissement de la durée des vacances et l’accroissement du nombre d’heures passées à l’école sont les clés de la démocratisation du système éducatif. Le deuxième pari tend à remettre en cause la rigidité des règles observées jusqu’ici dans la fixation des effectifs des classes et dans la distribution de la carte scolaire. Le troisième défi repose sur le constat que l’augmentation incessante des moyens, revendiquée à toute occasion par les permanents de la forteresse syndicale, a cessé depuis longtemps d’être une panacée, et que la réduction d’un dixième du nombre des enseignants et des personnels d’encadrement favorisera un déploiement plus rationnel des capacités et des compétences. (…) »

« Deux des mythes les plus enracinés à gauche se trouvent en effet sérieusement malmenés par les réformes en cours. D’un côté, le mythe de l’école unique, autrement dit de la formation identique et uniforme de tous les élèves, quels que soient leur environnement et leurs aptitudes. De l’autre, le mythe selon lequel la socialisation de la jeunesse doit être assurée par le service public dès le plus jeune âge, par des enseignants passés au moule d’une pédagogie unique, fixée dans les bureaux et enseignée dans les IUFM. Issus tardivement du front populaire et du plan Langevin-Wallon élaboré après la Libération, ces deux mythes n’ont cesser d’abriter leur idéal socialiste derrière les valeurs républicaines, de façon très abusives : la notion d’école unique confond le nivellement des contenus enseignés avec le principe de l’égalité de tous devant les maîtres et devant les épreuves des diplômes; l’idée de socialisation confond l’uniformalisation des méthodes pédagogiques avec le principe laïque de la préparation à la citoyenneté et de la sanctuarisation de l’école par rapport aux professions de foi laissées à sa porte. Plus le service public cherche à contrôler le temps libre, quel que soit le milieu des élèves concernés, moins il peut se donner les moyens de corriger, dans ses murs, les méfaits de l’économie souterraine, de la télévision, de l’Internet et des jeux électroniques. Plus les maîtres sont enfermés dans leur « équipes pédagogiques », plus ils perdent l’autorité du savoir, qui demeure, singulièrement dans les banlieues, plus prestigieuse qu’on ne le croit. Certes, le contenu des programmes peut être jugé encore bien timide. Mais les paris en cours ne manquent pas d’ambition. »

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