Selon Jean-Claude Bésida « Le Sacré-Cœur, Lourdes, puis bientôt la rue du Bac, Notre-Dame de Guadeloupe et Rome… La foi d’Ingrid Betancourt impressionne tous ses interlocuteurs. Interviewée par PELERIN le 6 juillet à la basilique de Montmartre, elle expliquait pourquoi elle avait vécu sa libération comme un miracle et avait choisi de se consacrer au Sacré-Cœur: » La dernière fois que j’ai vu mon père, à la veille de mon enlèvement, nous étions assis dans sa chambre, sous une image du Sacré-Cœur. Papa m’a alors pris la main, a regardé l’image et a demandé : « Sacré-Cœur, prends soin de mon cœur, prends soin de mon enfant ».(…)
A la CROIX, elle expliquait le 10 juillet comment la foi lui avait permis de rester humaine et sans être dévorée par la haine dans sa situation de captive: » La seule réponse à la violence, c’est une réponse d’amour. .. Ce que j’ai découvert, c’est qu’on peut être mené à haïr une personne. A la haïr de toutes ses forces dans notre être et, en même temps, de trouver le soulagement de cette haine par l’amour. On ne peut pas aimer quelqu’un qui vous fait du mal. Mais on peut trouver, et moi je l’ai trouvé dans le Christ, une assise, comme un tremplin. Je me disais : « Pour toi, Seigneur, je ne vais pas dire que je le déteste. » Le fait de ne pas avoir ces mots de haine dans la bouche était un apaisement. Parfois, je voyais arriver un guérillero, cruel, abominable. Il venait s’asseoir devant moi et j’étais capable de lui sourire. Pour l’éditorialiste du POINT, cette leçon » fut pour la France, comme un peu de soleil dans l’eau froide « : » Devant nous, enfin libre, elle apparaît, visage de madone, entre larmes et baisers, pour remercier son Dieu, sa Vierge, ses libérateurs et sa France… Tirée de sa nuit, jetée dans le tourbillon médiatique, elle impose la grâce d’une improbable sérénité. Et – rare alliage ! – la douceur d’un rayonnement spirituel et la maîtrise d’une délicate posture politique. Convenez que la renommée de nos jours réserve son emphase à de plus médiocres aventures ! »
in Famille Chrétienne, 25 juillet 2008, by Jean-Claude Bésida