Selon Claude Allègre « Après le tsunami de décembre 2004, les deux catastrophes qui viennent de toucher la Birmanie puis le Sichuan donnent l’impression que la Terre s’est fâchée contre nous. A ces inquiétudes il faut pourtant répondre sans ambages : non, la Terre n’est pas entrée dans une période de fureur intense et soudaine. Dans les catastrophes naturelles, il ne faut pas tout mélanger. En simplifiant grandement, il y a deux types de menaces naturelles. Les menaces d’origine solide : ce sont les séismes et les éruptions volcaniques. Et celles qui ont une origine fluide : les cyclones et les inondations. Les tsunamis sont la combinaison des deux.(…) »
« Pour les cyclones et les inondations, certains pensent que l’activité humaine, et en particulier les dégagements de Co2 ou les émissions de poussière de soufre et de carbone, pourrait être à l’origine d’une augmentation de leur nombre. C’est possible, mais plus sûrement, l’homme, s’il n’a pas de responsabilités dans le déclenchement de ces phénomènes, en a d’écrasantes dans leurs effets. La première est démographique. La population du globe augmentant, les zones à risques, qui sont situées pour la plupart aux interfaces océan-continent, sont de plus en plus peuplées. Ces zones sont riches d’un point de vue agricole ou piscicole mais, surtout, sont devenues des zones touristiques recherchées. La seconde cause, la plus importante, la plus injuste, c’est le sous-développement. Pour limiter les dégâts, il faudrait construire des habitations adaptées, interdire les constructions aux abords immédiats des fleuves ou des océans, mettre en place des systèmes d’alerte efficaces et, plus encore, des infrastructures de communications permettant tout à la fois l’évacuation des populations et l’arrivée des secours. »
In Le Point, 29/05/2008, par Claude Allègre