Quarante nouveaux textes pleuvent chaque jour sur la tête des Français !
Nul n’est censé ignorer la loi ! Cet adage constitue le socle juridique de notre démocratie. Mais, compte tenu des 10 500 lois, 120 000 décrets, 17 000 textes communautaires plus ou moins arbitrairement recensés, il faut bien convenir de son absurdité. Chaque année, des milliers de textes viennent compléter ou corriger ce corpus. Le code du travail ou le code fiscal sont des monuments de complexité dans lesquels seules les juristes ou les experts comptables peuvent tenter de se déplacer…
A leur tour, notre confrère, Philippe Sassier et un universitaire, Philippe Leroy, viennent d’enquêter courageusement dans les rouages de notre machinerie administrative et ils nous livrent, non sans effarement, les résultats de leurs investigations. Ceux-ci confortent beaucoup d’autres ouvrages, notamment ceux que publie l’Institut français de recherche sur les administrations publiques. Pour résumer leurs conclusions communes, il y a trop de textes, car il y a trop de fonctionnaires, dont la seule vocation est de produite de la circulaire et du règlement…Malgré la décentralisation (qui a provoqué la création d’une administration territoriale parallèle), malgré l’informatique, le nombre de fonctionnaires d’Etat a crû sensiblement en France : entre 1991 et 1995, 310 000 en plus, qui s’ajoutent aux 450 000 des collectivités locales – alors que l’Allemagne supprimait 250 000 postes…Il est vrai que c’est la principale clientèle électorale de la gauche ! Indéniablement, une prise de conscience de la nécessité de dégraisser le mammouth s’est produite au cours des dernières années. Les audits de Jean-François Copé sous le gouvernement Villepin, la révision générale des politiques publiques aujourd’hui vont dans le bon sens. La réforme de l’Etat a enfin cessé d’être un slogan pour devenir une priorité. Mais, comme toute abolition de privilèges, elle se heurte à la mauvaise volonté de ceux qui en bénéficient, en l’occurrence, les hauts fonctionnaires. Il est urgent, pour rendre le pouvoir à la société civile, de les obliger à choisir entre l’administration et la politique. Comme l’écrivait Montesquieu, « les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires ». Pendant toute une législature, le gouvernement pourrait se contenter d’expédier les affaires courantes, tout en toilettant, donc en simplifiant notre arsenal de codes.
In La Lettre politique et parlementaire, 16/06/2008, par Guy Rossi-Landi
Demain, 3 décembre, votez et faites voter aux élections prud’homales, c’est important !
Pour plus d’infos : http://www.prudhommes.gouv.fr/
Bon vote !
blog juridique et libre particulièrement interessant, pratique et ludique
cosinus.s.over-blog.com/
c’est une observation pleine de bon sens, tout ce gaspillage sera payé par nos enfants, la question qui me semble importante est: comment le leur faire comprendre?
-Par une politique honnête et franche, quelquefois même un peu simpliste alors qu’une équation à 60 millions d’inconnus est un problème extrêmement compliqué;
-ou bien par une politique pleine de finesse, pour les uns, sournoise ,pour les autres, comme Mr Balladur qui sauva Air France pour la galerie avec quelques millions et dans le même temps fit passer les retraites de 37 à 40 annuités: efficace et pas cher…
-et pour les grands politiques un mélange des 2,quoiqu’il en soit " le dégraissage du mammouth " étant une obligation admise de la gauche réaliste à la droite responsable, il ne manque qu’un leader pour l’exécution du problème et pour que les vaux aillent dans la bonne direction.