« …Deux facteurs nouveaux sont intervenus, qui brouillent les repères et ajoutent à l’opacité du monde. Le premier est l’absence de projection possible sur l’avenir : la survie de la planète, menacée à la fois par le terrorisme nucléaire et par les nuisances écologiques, ne dépend plus seulement du maintien de la paix, mais de l’improbable maîtrise de son exploitation économique. Les dirigeants des démocraties sont de moins en moins confrontés à des alternatives, et de plus en plus à des dilemmes. Le second est l’ambiguïté inhérente à la révolution médiatique. Alors que, lors de la chute du mur de Berlin, on pouvait parier sur l’émergence d’une opinion publique mondiale de mieux en mieux informée, vingt ans après, on n’a jamais disposé, à l’échelle de la planète, d’autant d’instruments destinés à éclairer les opinions publiques, ni d’autant de moyens de les abuser… »
Extrait de la chronique d’Alain-Gérard Slama, in Le Figaro, septembre 2009
