Deuxième volet de la réflexion sur les corrélations entre Fécondité, Naissances, Interruption de grossesse, Contraception
En 2004, 211 000 interruptions volontaires de grossesses ont été enregistrées pour 768 000 naissances. Sachant que les interruptions thérapeutiques de grossesse, lors de complications médicales, est de l’ordre de 2%, on peut considérer que la quasi-totalité des avortements correspondent à des grossesses non prévues. Si l’on ajoute les avortements au nombre de naissances non désirées, la part des grossesses non désirées atteint aujourd’hui un quart, et si l’on y ajoute encore des naissances mal planifiées ou survenue alors que la femme n’y pensait pas, on estime à un tiers (36%) la part de grossesses non prévues !
Les couples sont devenus plus exigeants et ce, pour de nombreuses raisons, quant au moment précis où doit naître leur enfant.
Ainsi, l’intervalle avec la naissance précédente est de moins en moins laissé au hasard. Les enfants très rapprochés sont devenus très rares : alors qu’en 1965 près d’une seconde naissance sur cinq survenait dans l’année civile qui suivait la première, cette proportion est tombée à 6% en 1990.
Le calendrier de la fécondité est aussi parfois l’objet de stratégies plus fines. Si la plupart des personnes désireuses d’enfant arrêtent toute contraception parce qu’elles se « sentent prêtes », un couple sur cinq a choisi le mois d’arrêt par anticipation de la période d’accouchement, afin que le bébé naisse à une période précise de l’année ! Ainsi, nombreux sont les bébés du printemps, période considérée comme la plus agréable pour avoir un enfant.
Chez les enseignantes par exemple, une naissance en avril entraîne cinq mois d’arrêt de travail, et, à l’inverse, rare sont les bébés de professeures à naître en plein été, ce qui revient, de leur propre aveu, à « perdre » le bénéfice des vacances scolaires.
Il faut donc rester vigileants sur notre taux de contrôle de la fécondité. En effet, nous devons toujours avoir à l’esprit qu’une grossesse sur trois reste non prévue en France. Et à l’inverse, un bon nombre de couples souhaitent avoir un enfant et n’y parviennent pas (de 5 à 10% les études ne sont pas encore très précises), l’assistance médicale à la procréation n’apportant qu’une réponse partielle aux problèmes de stérilité.
Source Ined, Population et Société, n°439
Automne 2007