« Voyons les indices de la Bourse de Paris : l’actionnaire de l’an 2000 aura vécu 6 mois d’euphorie, puis 3 ans de déprime, 4 hausse et à nouveau 2 ans de plongeon, avant le rebond de 2009. Au terme du parcours, ses placements auront perdu le tiers de leur valeur. S’il avait conservé son argent en euros ou en dollars, il aurait également perdu de 20 à 25% en pouvoir d’achat. Bref, de la bulle internet à la spéculation des subprimes, une décennie de perdue. Perdue pour l’emploi, perdue pour le pouvoir d’achat.
Alors que le revenu moyen des Américains et des Européens se maintenait péniblement, celui des Chinois progressait, selon le FMI, de 141% en 10 ans ! Ceux-ci ont su profiter de leur travail et de nos faiblesses. Étaient-elles prévisibles pour pouvoir mieux faire ? Personne n’avait prévu ni l’ampleur des scandales américains, ni le krach de l’immobilier, ni le pétrole à 140 dollars, etc. Le Wall Street Journal lui-même met en garde : plus les analystes financiers sont d’accord sur leurs prévisions, plus il faut être prudent.
La seule chose qui soit prévisible en démocratie, c’est le calendrier électoral. En particulier dans la démocratie américaine, où rien, ni la démission ni la mort, ne peut le bouleverser. Arrivé avec la dépression qui a suivi, en 2000, la bulle internet, , Bush s’est fait réélire, en 2004, avec une Bourse en pleine reprise. Obama, lui aussi, s’est installé avec la crise. Son intérêt serait d’entretenir l’actuelle reprise au moins jusqu’en 2012. »
By François d’Orcival, in Le Figaro Magazine, 2 janvier 2010
