Qu’ils soient 1,3 millions ou 2,3 millions –le chiffre fait polémique depuis des années-, les Français qui s’expatrient forment une communauté qu’une enquête TNS Sofres, réalisée à l’occasion du salon Avenir international tente de décrypter. La motivation de ceux qui décident, un jour, de passer de l’autre côté de nos frontières : un enrichissement à la fois culturel, pécuniaire et professionnel. Pour la moitié de ces Français, « l’envie de quitter l’Hexagone » a aussi été déterminante, selon l’étude. Qui sont ceux qui ont sauté le pas ?
Les trois quarts sont des hommes, de plus en plus jeunes – ils sont plus de 55% à avoir moins de 35 ans contre 48% en 2006- et ont un statu de cadre.
Un peu plus d’un quart des Français à l’étranger – 28%- ont un vrai statu d’ « expatrié »- c’est-à-dire détaché à l’étranger par une entreprise française. Environ 50% sont, en revanche, employés par une entreprise locale ou encore embauché sous contrat local dans les filiales d’entreprises françaises. L’augmentation des contrats locaux est « nettement confirmée en 2007 », alors que les professions libérales ou les entrepreneurs sont de moins en moins nombreux. Ce sont, sans surprise, les entreprises de plus de 1 000 salariés qui disposent d’un personnel à l’étranger et « la tendance va croissant », indique l’étude.
Si l’Europe demeure la première destination des expatriés, on observe une « hausse très forte » pour l’Asie… « Le syndrome grippe aviaire serait-il terminé ? » interroge l’étude. Ou bien les entreprises françaises veulent-elles se donner le maximum de chances de profiter de la forte croissance de certains pays, comme par exemple la Chine ?
Une fois sur place, 97% des expatriés sont « satisfaits » de leur vie. Il faut dire qu’ils sont plutôt bien lotis sur le plan financier : alors que le salaire brut moyen en France est proche de 29 000€, la moitié des Français de l’étranger touche plus de 45 000€ (salaire et primes). La tranche la moins rémunérée (celle de moins de 30 000€ par an) a baissé de 6 points par rapport à 2006, alors que celle dépassant les 76 000€à, quant à elle, augmenté de 7 points en 2007.
Cela représente désormais près du quart des expatriés. Si l’on ajoute à cela une vie de famille bien organisée (67% des expatriés vivent en couple et la moitié d’entre eux ont au moins un enfant sur place), le résultat donne 80% de Français installés à l’étranger qui ne prévoient pas de rentrer avant plusieurs années !
Et tant pis pour leurs craintes de plus en plus prononcées du terrorisme ou des catastrophes naturelles, et pour leur insatisfaction de la façon dont ils sont gérés par leur entreprise…
Marie Visot Le Figaro, économie, Octobre 2007
