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« 4 mois, 3 semaines, 2 jours »

La réalité humaine de l’avortement sur les écrans

Adversaires ou partisans de l’avortement, ils sont très nombreux à saluer comme un événement la sortie au cinéma du film du Roumain Cristian Mungiu, 4 mois, 3 semaines, 2 jours. C’est ce que souligne LE MONDE du 29 juin, qui a interrogé deux personnalités aux convictions opposées :

« L’un est un fervent partisan de l’avortement, gynécologue à l’hôpital Bichat et créateur d’un réseau destiné à développer les IVG médicamenteuse en ville, et l’autre un opposant de conscience à ce qu’il considère comme une atteinte à la vie, catholique pratiquant et vice-président de la Confédération nationale des Associations familiales catholiques. Malgré leurs divergences, Philippe Faucher et Jean-Marie Andrès estiment tous deux que 4 mois, 3 semaines, 2 jours est un film ‘’magnifique et important ‘’.»

De L’HUAMNITE à LIBERATION, de PRESENT au FIGARO, les quotidiens célèbrent la qualité artistique du film, mais leurs conclusions divergentes sur les intentions du réalisateur révèlent à quel point le film semble fait pour la controverse.

« Malgré l’impression que l’on veut nous donner d’une œuvre profondément ‘’pro-choix’’, il se pourrait bien que nous tenions là un outil inattendu et providentiel pour dire toute l’atroce vérité de l’avortement », écrit Jeanne Smits dans PRESENT (25 août). Le spectateur ne s’attend pas à découvrir « une analyse aussi fine, aussi fouillée de la réalité physique de l’acte en même temps de ses implications morales, psychologiques et relationnelles. De ce point de vue-là, il convient paradoxalement de saluer une œuvre majeure. »

Mais finalement, où se situe le réalisateur ?s’interroge LE MONDE : « Le plan qui montre le fœtus qu’a expulsé Gabita sera expliqué d’un côté comme la condamnation de l’avortement (à quatre mois, trois semaines, deux jours, un fœtus a les traits, sinon la taille, d’un enfant) et l’autre comme l’aboutissement du gâchis provoqué par la politique imbécile d’un régime totalitaire (une contraception largement diffusée, un accès à des IVG médicalisées auraient empêché le drame). Ce plan s’adresse d’abord au spectateur, qui se voit sommé de regarder en face la réalité, de revenir à la réalité des êtres avant de prendre parti. »

Que dit le réalisateur lui-même ? LE JOURNAL DU DIMANCHE (26 août) lui a demandé pourquoi il avait choisi de montrer le fœtus. Répons de Cristian Mungiu : « Pour moi, il était impossible de faire un film sincère sur ce sujet en évitant de le montrer. Cette jeune fille prend conscience que le fœtus est quelque chose d’humain, que ça n’a rien d’abstrait. » Dans le NOUVEL OBS TELE du 1er septembre, Mungiu précise : « J’ai compris certaines choses, acceptables quand elles restent abstraites, deviennent insupportables quand elles se concrétisent. Tout le monde n’a pas vécu une telle expérience et je voulais que les gens réalisent ce qu’est réellement un avortement, quitte à choquer. L’avortement est beaucoup lus terrible si vous le voyez. J’espère que le film permettra à certains, et notamment au jeune public, d’ouvrir les yeux sur les conséquences de leurs décisions. »

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