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A qui sert et a servi la finance?

« …La crise de 2008 a montré les effets de « l’hypertrophie financière » : les produits dérivés créés pour permettre à certain de réduire leurs risques, sont devenus des objets de spéculation…
Ainsi, chacun a pu jouer avec des montants considérables…
Aujourd’hui encore, la souscription au capital des entreprises pour une valorisation de longue durée, s’avère infiniment moins rentable que la finance de transaction (les trading, les commissions sur les fusions acquisitions ou l’acquisition de fonds propres privés).
La machine financière n’est plus là pour financer mais pour s’autoalimenter. Nombreux sont les chefs d’entreprises industrielles, qui ont subi cette pression, qui souhaiteraient voir rétablir un meilleur équilibre. Il devient urgent que ce secteur se recentre sur cet objectif : le financement de l’économie réelle.
Le président OBAMA s’offusque des excès de Wall Street, mais les américains ne semblent pas prêts à limiter très sérieusement les débordements financiers. Le gouvernement britannique, qui a du apporter des soutiens considérables auprès de ses banques, souhaiterai créer des compartiments séparés pour les différentes activités, mais se heurte aux résistances de le City. La France est encore bien placée pour défendre son modèle de banque universelle…
L’utilisation des produits complexes à fort effet de levier, leur volume excessif, l’opacité des transactions et les gains considérables réalisables sont en cause…
L’idéal serait de distinguer l’usage des produits qui est utile à l’économie, et celui qui est nuisible. Une tâche difficile, voire impossible, tant qu’il n’y aura pas une transparence suffisante et une concentration des échanges sur des marchés visibles.
La France pourrait proposer des solutions, l’Europe pourrait mettre en œuvre certaines mesures, tracer un chemin mais qui resteront très facilement contournables, tant que ces mesures ne seront pas internationales. Le constat n’est donc pas très positif : il est grand temps de résorber cette « hypertrophie financière » et de réduire le pouvoir financier dans l’économie. Mais attention de ne pas se tromper de priorités pour l’économie française. Réguler la finance est évidemment nécessaire pour un capitalisme mondial plus stable et plus responsable. Les difficultés économiques et commerciales de la France ne sont pas uniquement dues aux excès de la finance. Ce système a accéléré la désindustrialisation par la réduction du temps de travail, l’augmentation des coûts sociaux, etc… Prenons exemple sur les allemands qui eux, ont réduit leurs coûts, améliorer leur productivité. Les entreprises allemandes ont des niveaux nettement supérieurs aux entreprises françaises.
Alors cessons de parler de finance, attachons nous plutôt à restaurer d’urgence la compétitivité de l’économie française. »

By Bertrand COLLOMB in « PAROLES D’ACTEURS, FUTURIBLES » d’Avril 2012

Le blog : Détournée de son but, la finance ne remplit pas son rôle. D’autres billets viendront compléter cette admirable réflexion de Bertrand COLLOMB

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