En France, 5 millions d’adultes sont considérés comme illettrés.
Ils ont du mal à lire des mots de la vie quotidienne et ne parviennent pas à comprendre des textes simples. Leur vocabulaire n’atteint pas les mille mots, alors qu’il en faut, selon les linguistes, 2 500 pour une maitrise raisonnable du français.
Cette pauvreté du verbe livre une des clefs de l’exclusion, un mal si français. Souvent nés dans des pays étrangers ou dans des familles immigrées qui ne pratiquent pas la langue de Molière, les illettrés ont commencé leur vie avec un handicap qu’ils n’ont pas pu, su ou voulu combler. Car chaque mot est un outil : plus on en possède, plus on accentue ses capacités professionnelles.
Même dans les emplois les plus simples, qui n’a pas l’obligation de suivre un protocole écrit, de remplir un bordereau, de pianoter sur un clavier d’ordinateur, de rédiger un compte-rendu de mission ? sans une aptitude même rudimentaire, à l’écriture et à la lecture, on est condamné au chômage chronique, et à une vie d’assistance et d’expédient. D’ailleurs, le taux d’illettrisme monte de manière vertigineuse parmi les bénéficiaires du RMI.
Ces millions d’handicapés linguistiques peuplent les ghettos de nos villes. On y reste entre-soi avec ses mots simples. On y pratique ce vocabulaire si pittoresque. Ce « verlan » des cités qui fournit au rap ses paroles, et au Lycée bourgeois ses locutions à la mode. Dans ce folklore qu’on voudrait sympathique, le linguiste Alain BENTOLILA voit une sorte d’autisme social qui pérennise inégalité et exclusion.
arrete le blog c’est trop de la merde tes articles. tu te la petes trop…
Cher Wawa merci de cette remarque pertinente qui fait avancer le débat. On va travailler sur notre ego promis. @+ !