« L’Allemagne a semble t-il, aujourd’hui une grosse lacune : une vision régionale du monde. Une lacune très grave.
« Angela MERKEL n’a pas compris ou admis la logique et la force des marchés financiers. Dans un article du ZEIT, Wolfgang SCHAUBLE, le ministre des finances, met en garde : « Nous devrions nous engager à limiter la croissance économique dans nos pays occidentaux car ils ont atteint un certain degré de saturation ».
L’Allemagne s’aveugle en refusant de voir que beaucoup ne résistent pas à la puissance de l’argent. Les américains en premier, bref les marchés financiers, sans parler des chinois. Mme MERKEL a minoré la crise des « subprimes » parce que c’était, au fond, la crise d’un autre monde que le sage monde allemand.
La chancelière a mis le frein pour tout : le sauvetage des banques, l’aide à la Grèce, le fond européen de la stabilité, l’engagement de la BCE.
L’Allemagne ne peut seule vaincre l’autre esprit du monde. Les marchés gagneront et les chinois aussi. Ils gagnent quotidiennement.
Le directeur général du Crédit Agricole SA le disait : « Il faut arrêter en France et en Europe de se voiler la face. Le financement de l’économie par les banques va diminuer »
Le païen anglo-saxon écrase le protestant germanique. Si l’Allemagne accepte de venir sur le terrain du pragmatisme, tout est possible. Mais faut-il encore que le monde latin l’occupe et avance des arguments sérieux.
La France n’a plus d’idée européenne, l’Allemagne n’a pas d’idée du monde, il faut lui en soumettre une, mais la France est incapable de livrer le début du commencement d’une théorie de mondialisation. Qu’est-ce qu’un modèle de modernité européenne intégrant les deux nouvelles puissances réelles d’aujourd’hui : les marchés financiers et la Chine ? Le dialogue Franco-Allemand doit rénover l’idée de la justice sociale, de solidarité entre générations, de capitalisme modéré. Et vite. Tous les jours, l’autre monde écrase l’Europe, la France et l’Allemagne…. »
By Eric Le Boucher in « Les Echos » du 16 et 17 Décembre 2011
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Depuis plus d’un an, maintenant, les problèmes de fond, mal abordés, restent en suspens. Dommage !
Eric Le Boucher signe toujours d’excellents articles prospectifs….
A lire….
