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CHOC FISCAL et CHOC DE CONFIANCE

A quoi reconnaitra-t-on que le « choc fiscal » à créé un véritable « choc de confiance » ?

Rien de plus facile à mesurer qu’un choc fiscal. Même si la fiscalité ne rime pas toujours avec simplicité, chacun peut s’y retrouver sans trop se casser la tête pour lui-même et pour la collectivité dans son ensemble. Un « choc de confiance » voilà qui est beaucoup plus délicat. A quoi pourra-t-on reconnaitre que les humeurs ont réellement changé, que les esprits abordent l’avenir sous des hospices plus souriants ? Or c’est là l’enjeu essentiel de la nouvelle politique économique qui s’esquisse. Les allègements d’impôts sont présentés, à juste titre, comme un simple instrument au service d’un projet bien plus ambitieux, mais dont les résultats seront également difficiles à cerner.

A l’évidence, le « choc fiscal » vaut plus par les signaux qu’il entend émettre que par les sommes qu’il mobilise, même si celles-ci ne sont pas négligeables.

Les trois mesures phares : déductibilité des intérêts d’emprunt, défiscalisation des heures supplémentaires, bouclier fiscal, sont estimés par le Gouvernement à 11 milliards d’euros annuellement.

La grande partie de ces allègements ne se fera sentir financièrement pour ses bénéficiaires qu’en 2008.

Si le gouvernement avait voulu présenter un plan classique de relance de la consommation ou de la construction, il aurait procéder différemment. La nouvelle donne que le « choc fiscal » est censé engendré ne se résume pas un surplus quasi automatique de consommation et de croissance à court terme. Elle s’analyse moins à l’aune des gains de pouvoir d’achat et d’un surcroit de demande qu’en terme d’offres de travail et d’épargne.

Au-delà de la distribution de pouvoir d’achat qu’elles impliquent pour les contribuables, ces innovations permettront d’instaurer un nouvel état de confiance.

Voilà en tout cas l’horizon vers lequel il faudra porter nos regards pour dire si « le choc de confiance » est en train de se produire. Le bruit des tiroirs caisse des grands magasins auxquels on assimile trop souvent l’état de satisfaction du pays, comptera bien moins que la sincérité des négociations sociales.

Le « choc fiscal » vise moins à relancer la consommation qu’à instaurer de nouveaux comportements des français.

Cette technique a déjà été utilisée par les deux administrations REAGAN (1980/1988), elles ont réussi à faire bouger les lignes et à remettre les Etats-Unis sur une nouvelle orbite de prospérité. Elles ont aussi été synonymes de déficit budgétaire incontrôlé pendant de longues années. Or, contrairement à l’Amérique des décennies de 1980, la France de 2007/2012 ne dispose pas des mêmes marges de manœuvre. L’Europe nous interdit de manier l’euro à notre guise et de présenter des niveaux de déficit public atteints par les Etats-Unis.

« L’art de la réussite, c’est de l’audace et de la prudence. », le conseil de Napoléon reste plus que jamais d’actualité.

L’analyse de Jean-Pierre Robin in Le Figaro, juin et juillet 2007

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