En regardant à la loupe les principaux pays européens, on peut constater qu’en dépit de ces contraintes, certains Etats ont conservé des politiques nationales. L’Allemagne a adopté l’année dernière une stratégie High Tech qui prévoir un financement de 15 milliards d’euro sur quatre ans dans 17 domaines d’innovation prioritaire, la France a annoncé cinq premiers programmes mobilisateurs pour l’innovation en 2006 et d’autres sont à l’étude. Les rapporteurs proposent d’assurer des conditions-cadre favorables à l’industrie, de renforcer l’effort en faveur de la recherche et de l’innovation avec un objectif de 3% du P.i.b. consacré à la recherche.
Autres mesures préconisées : l’Etat doit participer au capital d’un certain nombre d’entreprises, lorsque les intérêts nationaux sont en jeux, il faut réviser le cadre de la politique de la concurrence, assouplir le régime des aides d’Etat, renforcer l’accès des P.m.e. aux marchés publics, développer l’intelligence économique et intégrer une réflexion comparative sur la politique industrielle dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce. La Commission ne prend pas en compte la nécessité d’avoir de grands groupes européens, surtout dans le domaine de l’énergie, dans un contexte de concurrence mondiale très forte.
Rapport d’information n°3747 déposé par la délégation de l’assemblée nationale pour l’Union Européenne conjointement présenté par Jacques Myard (Député U.m.p., Yvelines) et Jérôme Lambert (Député P.s., Charente). Mars 2007.
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RENOUER AVEC L’ETAT STRATEGE
La concurrence libre et non faussée, déesse tutélaire de cette Globalisation qu’on essaie de nous rendre acceptable, n’a jamais fait naître la moindre activité économique.
Les entreprises des secteurs de pointe de notre industrie aujourd’hui, celles qui font la force de la France dans la compétition mondiale et qui sont encore à l’origine de beaucoup de nos emplois, soit en leur sein, soit au sein des dizaines de milliers de PME qu’elles tirent derrière elles, ne sont pas tombées du ciel, ni nées avec la rosée un beau matin. Elles sont le résultat d’une réflexion stratégique de l’Etat, puis d’efforts d’investissements publics judicieux.
Nos industries aéronautique (Airbus, Eurocopter), spatiale (lanceur Ariane, satellites), nucléaire (civile et militaire), le TGV, la téléphonie, ont été mises en œuvre et développées après que des décisions intelligentes aient été prises, il y a une quarantaine d’années. De là, des investissements dans la recherche, des commandes publiques, la mise en production, des emplois, des salaires, des cotisations sociales, des impôts. Bref, de la richesse qui circule dans le monde du travail.
Malheureusement, entre temps, cette façon de penser l’intervention de "l’Etat stratège" a été abandonnée par une génération de politiciens modernes au nom de l’archaïsme du colbertisme.
Voir la suite de notre analyse sur le site Plateforme2007 :
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