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L’agriculture scandaleuse…

Nous sommes heureux de vous présenter la réflexion de Michel Leblanc, écrivain et expert du secteur agricole et agroalimentaire et nous vous proposons de lire sa passionnée note d’humeur sur l’agriculture industrielle.

(Arras, le 29 mars 2007). Il y a quelques années les vaches ont perdu la boule. L’encéphalite spongiforme bovine s’est répandue en Europe avant de contaminer les autres continents. Un malheur n’arrivant jamais seul, les cochons furent touchés par la peste. Les poulets par la grippe. Les rillettes et les fromages par la Listeria. Les omelettes par la salmonelle. Les moutons par la fièvre aphteuse. Sans compter les baguettes et les pâtes alimentaires bourrées d’OGM. Le voilà donc le plus grand scandale planétaire de ce 21ème siècle naissant. Nous étions tous persuadés que la vocation de l’agriculture, depuis la nuit des temps était de nourrir les hommes. Que nenni ! A entendre tous les procureurs, elle nous a trahis. Elle aurait donc choisi de produire dans un seul but : s’enrichir. Quitte à faire mourir des innocents par centaines. Par milliers. Par millions si je m’en réfère à la prophétie du microbiologiste anglais Richard Lacey au printemps de l’année 1996. Puisque nous sommes irrémédiablement entrés dans l’ère de la malbouffe et de l’assiette piégée, trouvons vite les coupables.

Les puissants procureurs du microcosme faiseur d’opinion les ont désignés d’office. Tant pis pour la présomption d’innocence ! Une poignée de salopards ont été pris en flagrant délit d’enrichissement et d’empoisonnement. Est-ce une raison pour mettre en examen et condamner par avance et sur la place publique tous les métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire.
Tétanisés par l’épouvante, et ne sachant pas très bien à quel « saint se vouer », les consommateurs se laissent aller aux soupçons les plus fous sur les temps modernes. En pareil délire, tout le monde perd la mémoire. Tout le monde oublie les périodes de vache maigre. Comme si les vraies famines, les vraies épidémies, les vraies disettes n’avaient jamais existé. Personne ne se souvient de toutes ces saloperies et maladies que la science et la recherche ont vaincues. Faut être gonflé pour dire aujourd’hui que la vie était belle et douce à l’époque de grand’ maman. Sans vache folle. Sans pollution. Sans pizza. Sans hamburger. Sans Bruxelles. Sans Genève. Avant je n’avais pas peur de me nourrir sauf maintenant, car je peux en mourir. L’agriculture industrielle est donc mortelle. Bref, l’apocalypse alimentaire a commencé. La preuve avec l’obésité qui nous guette et la malbouffe qui nous régale.
A la télévision, des journalistes donnent parfois l’impression de détenir des vérités. Ils les mettent en scène. Elles pèsent sur nos esprits. Quelques animateurs aussi déteignent sur leurs fidèles téléspectateurs. A deux studios des stars de l’info, s’active une petite armée de chroniqueurs. Des professionnels venant de tous horizons. Ils savent causer devant une caméra. Parler sans trop phraser. Sourire, rire, faire rire. On fait souvent appel à eux, pourvu que le spectacle soit garanti. Pourvu que le téléspectateur reste l’œil rivé sur son écran.
Claude Sarraute appartient à cette petite caste de chroniqueurs que l’on s’arrache sur les plateaux. A la télé comme à la radio. Elle chronique même dans le magazine Psychologies. L’ancienne billettiste du Monde possède le rare talent de tutoyer tout le monde. Claude est sympa et n’a pas sa langue dans sa poche. Son esprit de répartie est redoutable. C’est sans doute pour ça que Laurent Ruquier l’emmène partout dans ses voyages radiophoniques et télévisuels. Elle est aujourd’hui bien présente dans l’émission On a tout essayé sur France 2. Un soir, Claude devisait gaiement avec Rika Zaraï. L’ancienne chanteuse des années 70 est restée dans l’actualité grâce à ses tisanes et à ses bains de siège. Au cours de l’émission, les deux mamies ne parlaient ni de chanson, ni de radis noir. Au menu : poisson ! Au beau milieu du festin, Rika annonce à Claude, sans ménagement, une troublante nouvelle. A vous casser toute une ambiance. A vous déprimer tout un studio. Certains saumons seraient nourris avec des granulés contenant de la dioxine. Bigre !

Claude accuse… le coup. Mais laisse dire. Info ou intox ? J’attends encore la moindre démonstration scientifique de cette accusation gratuite. J’ai mangé depuis des kilos et des kilos de saumon. J’ai survécu. Beaucoup de mes contemporains aussi. Je mange toujours du saumon et je déteste toujours autant la dioxine.
Chez les fameux bobos, il s’en dit parfois des balourdises avec des mots choisis et des phrases définitives. Pour eux, les turpitudes de l’agriculture productiviste vont entacher à jamais l’image de la France dans le monde. Ils voient dans cette agriculture une escroquerie qui va marquer de manière indélébile un pays qui, hier encore, était en droit de s’ériger en berceau de la gastronomie mondiale. Rien de moins. Le comble de l’excessif est atteint lorsque les plus vieux des bobos, historiens sans doute, comparent l’appel de Seattle contre la malbouffe, à celui du 18 juin 1940.
A l’heure du dernier alcool et du petit pétard d’avant route, le réquisitoire bobo se veut encore plus assassin : l’agriculture industrielle nous fait courir tous les dangers. Elle doit être interdite. Vive l’agriculture d’antan !
Celle-ci était plus saine n’étant pas atteinte par ces terribles maladies à sigle qu’on appelle la PAC, l’OMC et l’OGM.
A l’heure du TGV, du téléphone mobile, d’une alimentation saine, diversifiée et bon marché ; à l’heure des énergies renouvelables, des enjeux écologiques et humanitaires à l’échelle de la planète, on a besoin d’une agriculture contemporaine et non pas de celle des charrues, de la serpe et du crottin.
Michel Leblanc Président Délégué de Ceforex, Société de conseil en agriculture et en agroalimentaire, Homologué Carrefour Rural par la Commission Européenne

9 réponses à “L’agriculture scandaleuse…

  1. DONSIMONI YVES

    Enfin des voix professionelles discordantes se font entendre et décident de prendre position contre "le système" ! L’avenir appartient au public responsable ,citoyen, qui aura enfin pris comme décision souveraine de sortir l’alimentation des mains des spéculateurs-rackéteurs de la grande distribution et de leurs centrales d’achats, reconnus comme responsable à la fois : de la désertification rurale, de la baisse des effectifs agricoles, de la précarité dans les campagnes et dans les villes, de la fermeture des services publics en zone rurale…ce "business" sans limites se doit d’être arrêter rapidement, il conduit aux pratiques aussi que vous dénoncez dans votre article car l’argent seul marque de son empreinte ces scandaleuses pratiques. Il est plus que temps que la République et son peuple seul souverain accorde au secteur alimentaire la primauté de son intervention sociale en donnant à ce secteur la participation civique et citoyenne totale et fasse en sorte que définitivement ce secteur appatiennent au secteur public. Tous les acteurs essentiels du secteur alimentaire et agro-alimentaire, à savoir : les producteurs agricoles et artisans de la pêche et autres, les pme-pmi de l’industrie agro-alimentaire, les salariés des différentes entreprises(distribution, routiers, agro-alimentaire…), les consommateurs représentés par leurs associations et syndicats, tous ces acteurs du secteur alimentaire seront dans un même élan participatif, citoyen, co-gérer pour l’intérêt général ce rouage économique essentiel de notre société. Il en y va de la survie de notre République. Intervenons tous et rapidement. Salutation d’un producteur d’agrumes.

  2. gérard gasnier

    J’ai été effaré par le contenu de ce texte faisant l’apologie de l’agriculture intensive !!!
    Comment peut-on être médecin et se montrer incapable de faire la plus petite corrélation entre les méfaits ( les dangers ) de l’agriculture industrielle et les troubles ( certains mortels) dont sont atteints un grand nombre de personnes consommatrices des ces produits pollués, que ce monsieur nous présente comme le nec plus ultra de l’évolution agricole !!!
    Il faut être d’une mauvaise foi incroyable pour défendre de tels propos…. ou bien ,
    regarder ses références… Alors, on comprend tout : membre de l’industrie agroalimentaire, il ne peut évidemment que soutenir cette cause ; de plus , son appartenance à un parti de doite – peu réputé pour s’ intérésser à l’écologie , ni à l’agriculture biologique, mais au contraire soutenu par la FNSEA et le plupart des " gros" agrculteurs – va dans le même sens.

    Cher monsieur, lisez donc les tavaux des experts INDEPENDANTS – les seuls que l’on peut croire – , allez faire un tour en Bretagne, humez la bonne odeur d’ammoniaque qui se dégage des champs d’épandage du lisier, goûtez – si vous l’osez- l’eau chargée de nitrates, donnez-la à boire , sans scrupules , à vos enfants, collez vos chaussures dans les algues vertes qui se décomposent sur les plages en dégageant une odeur pestilentielle,profitez de cette "belle nature " que vos idées produisent …. et si vous n’êtes pas capable de reconnaître HONNETEMENT que tout cela provient de l’excès de nitrates produits par cette agriculture que vous défendez, alors nous, les citoyens honnêtes et respecteux des autres , avons beaucoup de soucis à nous faire si le candidat que vous soutenez est élu…

    Permettez moi de terminer en précisant combien j’ai trouvé présomptueux de s’afficher :
    " Blog Politique . net" … " La politique comme on l’aime " !!!
    Eh bien non , cher monsieur , ce n’est pas du tout la politique que j’aime, tout au contraire !!!

    PS ( sic) : aurez-vous le courage de laisser mon commentaire à la lecture des internautes ???

  3. Dr Chabal

    >Merci à vous monsieur Yves Donsimoni pour votre contribution très intéressante au débat qui se joue sur la problématique agricole. Merci également à vous, Monsieur Gasnier, nous publions votre réponse digne de ce débat. Monsieur Gasnier, la note de Michel Leblanc a pour but de provoquer ce débat. Son billet est une note d’humeur, c’est-à-dire qu’il dévoile son ressenti à chaud, c’est à dire qu’il réagit à la violence confuse des attaques de la pensée unique sur un secteur qu’il connaît par coeur – puisqu’il a été agriculteur lui-même -, il lutte contre cette pensée unique qui assène ses vérités sans démonstration ni argumentation et qui imprime nos esprits par la peur. Aucune apologie dans son papier. Nous déplorons qu’à trop lire entre les lignes on puisse penser cela de Michel Leblanc, homme indépendant s’il en est ! (cf sa biographie plus bas) Aucune apologie de notre part non plus, juste le souci de poser le débat sous un angle inédit. C’est ça la politique comme on l’aime, c’est le débat sans complexe et serein ! A travers ce blog, nous voulons poser des questions… la première : est-ce que la peur comme outil de débat est un bon outil – dans le domaine de l’agriculture comme ailleurs – est-ce qu’elle ne masque pas une réalité multiple plus complexe que ce que l’on nous montre dans les médias ? L’agriculture a développé ses forces et ses faiblesses, faut-il pour autant jeter le discrédit sur tous ses acteurs ? Certes le système agricole et agroalimentaire doit sans cesse être amélioré , mais l’agriculture, d’un point de vue sanitaire, n’a jamais donné des produits plus surs qu’aujourd’hui, c’est une réalité… tout comme sa dimension industrielle est un fait. En plus d’être un fait, elle est la réponse à une autre réalité : l’explosion du nombre d’êtres humains qu’elle touche, l’explosion du marché mondial, la montée de l’exigence des consommateurs ; consommateurs que nous sommes tous… Ce constat fait nous posons une deuxième question : n’avons-nous pas besoin d’une agriculture innovante ? Justement pour qu’elle puisse faire face à tous les défis qui l’attendent, et notamment pour qu’elle soit plus sûre à une échelle planétaire ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit : la réponse du milieu agricole au changement d’échelle. Une agriculture innovante et moderne c’est aussi, comme vous l’indiquez, une agriculture respectueuse de l’environnement, moins polluante, ciblée – c’est à dire luttant contre le gaspillage – saine, contrôlée… C’est également une agriculture qui prend soin de ses agriculteurs, et de tous – c’est à dire à l’échelle mondiale (une réflexion stratégique que Michel Leblanc mène depuis des années sur la question du « juste prix » mondial…). La question agricole est au coeur de la question de la subsistance de notre humanité et du respect de notre planète. De plus en plus d’agriculteurs et d’acteurs de la chaîne agroalimentaire en sont conscients et agissent en ce sens. A quoi sert de mettre tous les œufs dans le même panier et couvrir ledit panier d’opprobre et de suspicion ? Là comme ailleurs c’est l’innovation qui nous sauvera, là comme ailleurs c’est le débat et le sang froid qui nous fera avancer… »

  4. Dr Chabal

    Pour information une brève biographie de Michel Leblanc Depuis sa région du Nord Pas de Calais, il dirige une agence européenne de communication, de formation et de conseil, homologuée en 1994 par Bruxelles (Ceforex) relais d’information. Celui-ci renseigne les citoyens et les acteurs sur les politiques les concernant et les responsables de la coopérative Unéal dans le but d’européaniser ses pratiques et ses politiques de formation et de développement. Michel Leblanc a commencé sa carrière professionnelle au début des années 70 comme technicien d’élevage. Ensuite, il reprend l’exploitation familiale en association avec son frère en prenant en charge la production porcine. Seulement, dès son installation, il est élu Président du CDJA du Pas de Calais, en mars 1982, ce qui va changer sa vie professionnelle. Président des jeunes agriculteurs du Nord Bassin Parisien puis, secrétaire adjoint au CNJA, il préside la commission économique du syndicalisme jeune. Considéré à l’époque, comme la « boite à idées » du CNJA, Michel Leblanc est passionné par l’agriculture, la ruralité, l’Europe et la ville. Militant de la modernité, il décide en quittant le CNJA de pousser jusqu’au bout son travail de réflexion et d’anticipation. En plein accord avec son frère, il se retire du GAEC à la fin des années 80 et crée avec le concours d’Alain Delaunoy et de Michel Jacquot, le Club « Paysannerie et industrie » et Ceforex. Deux outils destinés à répondre aux demandes de décideurs prestigieux qui le sollicitaient pour avoir un éclairage européen, pour leur soumette des réflexions prospectives et exercer un lobbying d’un nouveau genre. Michel Leblanc conseille depuis longtemps aux agriculteurs d’inventer leur avenir en relation avec leurs partenaires industriels en amont et en aval de leurs coopératives. Position qui n’est pas courante et explique pourquoi il est souvent sollicité. En effet, le concept de Nouvelle Agriculture est à l’origine de la nouveauté et de l’originalité de son discours. On lui reproche parfois d’utiliser un ton direct ou de publier des pamphlets comme « L’agriculteur, la putain et le député », « Quand une jacquerie finit à l’Elysée ». Prochainement, sera édité son troisième livre intitulé « Malbouffe Parano ». Pour lui, c’est le prix à payer pour opposer aux discours ambiants, des contributions suscitant l’intérêt des acteurs publics, professionnels et économiques européens. Il serait bien utile de dépasser les poncifs et lieux communs de toutes sortes, afin d’ouvrir des perspectives réelles aux producteurs et susciter la curiosité et l’intérêt des consommateurs. Michel Leblanc dispose d’un réseau important d’interlocuteurs et de partenaires ce qui l’autorise à exprimer librement idées et projets, privilégiant les enjeux européens, agricoles, ruraux et urbains qui concernent 80% des citoyens de l’Union.

  5. Michel Leblanc

    Je viens de relire le commentaire de Gérard Gasnier concernant le mien à propos de l’agriculture moderne. Je le remercie d’avoir répondu franchement. S’il fallait encore une preuve qu’il existe un fossé entre la réalité agricole avec ses avantages et ses inconvénients et le ressenti par les citoyens, on est servi.
    Il est en effet intéressant de noter que ceux qui accusent l’agriculture d’être dangereuse car elle tuerait les gens, détruirait les narines, empoisonnerait les rivières et abîmerait les chaussures ne sont pas plus sérieux que ceux qui ne lui trouvent que des vertus.
    L’ambition de ce blog n’est pas d’être le creuset des idées toutes faites et des affirmations péremptoires. Je connais celui qui l’anime pour savoir qu’il est certes de « droite » et alors ? Est-ce un péché ? En tout cas cela ne l’a jamais empêché d’être d’une honnêteté intellectuelle remarquable et d’être un homme de débat.
    La preuve j’ai été longtemps membre d’un parti que j’ai préféré quitter à cause de sa mauvaise conscience gauchiste. D’après moi il aurait du choisir DSK.
    La Dame des deux sèvres a le droit de défendre l’agriculture des deux chèvres dans sa région. Elle peut interdire les OGM dans le Poitou.
    Mais si elle devait habiter l’Elysée ces deux attitudes seraient catastrophiques car elles sont démagogiques.
    Evidement, je m’exprime ainsi car je serais le porte-parole de l’agriculture industrielle, aux ordres des puissants et de la mortelle compagnie qu’est l’agriculture européenne.
    Hé non. Je ne suis pas le porte-parole des producteurs d’OGM. Par contre, je me bats pour qu’ils puissent avoir le droit de s’exprimer et d’expérimenter leurs produits en France comme ils le font partout dans le monde.
    Hé non, Je ne suis pas le porte-parole de Mc Do, par contre je me bats pour qu’il puisse exercer librement et parfaitement son métier.
    D’autant plus que 90% de leurs produits sont achetés aux agriculteurs et aux éleveurs français.
    Mc Do et son partenaire Mc Key le plus sérieux fabriquant de steaks hachés du monde, ou Mc Cain avec ses frites, font vivre des centaines d’exploitations agricoles françaises.
    Tous ces territoires et ces fermiers en activité et tous ces emplois créés ne sont pas aux ordres de ces sociétés. Pareillement les consommateurs ne sont pas obligés de manger trois fois par jour et 365 jours par an des Mc de Luxe ou des super big Mc. Sauf dans un film. En absorbant autant de calories dans « Super Size Me », l’auteur du « documentaire », Morgan Spurlock, ne pouvait que grossir. Mais il n’aurait pas pu s’enrichir en prenant en otage le plus chic et le plus cher restaurant de New York. Seuls les initiés sont concernés.
    En revanche, en visant une enseigne mondiale cela rapporte plus. C’est dans l’air du temps. En France c’est très tendance. Ceci étant, il y a de plus en plus de consommateurs chez Mc Do. Ceux-ci viennent sans jamais avoir été menacé. On sait maintenant qu’on s’y rend librement, les dernières enquêtes l’ont confirmé.
    J’ai choisi la dérision pour dépassionner le débat. Ce qui est surprenant à Paris en particulier mais chez les français en général, c’est leur difficulté à écouter l’autre.
    Dites moi pourquoi les arguments de l’anti-OGM sont sérieux et ceux des pros OGM sont fallacieux. Idem. L’anti-McDo serait un gastronome et les pros McDo des buveurs de coca et des bouffeurs de pizzas.
    Et si la vérité était non pas entre les deux mais dans la nuance et l’intelligence. Dans la raison et dans la diversité.
    José Bové n’a pas tort sauf de croire que c’est seulement lui qui a raison. Je me méfie de celles et ceux qui vous font leurs disciples ou leurs ennemis car ils imposent toujours une dictature de la pensée et du verbe.
    Les firmes agroalimentaires n’ont pas raison car elles n’arrivent pas à établir une relation normalisée et apaisée avec une opinion publique instantanément affolée par des informations qui sont fausses trois jours après et ne sont jamais démenties. Elles ont tort de ne communiquer qu’à travers des affiches ou des slogans.
    Qui peut penser ou croire que les entreprises se moquent de la santé des consommateurs ? Ils seraient fous de se rendre par milliers chez Mc Do, Cora ou Inter marché pour tutoyer la mort comme les moutons de panurge se jetant par peur et par réflexe au fond du ravin ?
    Le formidable instinct de survie empêche les citoyens d’acheter des hamburgers fait de verts de terre, des saumons bourrés de dioxine et des pâtes prêtes à exploser.
    Enfin si l’agriculture a commis des erreurs elle a aussi contribué à l’augmentation de la durée de vie, à la formidable démocratisation des goûts et des saveurs, à la mondialisation des recettes et des traditions, au développement d’une alimentation saine sure diverse et bon marché.
    Le pire de tout c’est le manichéisme. L’agriculture est un long fleuve tranquille comparée à ce fléau. Le manichéisme est une maladie. C’est aussi la raison d’être de mes coups de gueule ou de mes coups de cœur. Alors avec d’autres je militerai pour que tous les gens s’expriment et pas seulement ceux qui annoncent les pires catastrophes. Evidement ils en vivent. Par contre il n’y a aucune raison pour que ceux qui les écoutent en meurent.
    Bien sur se nourrir rime avec mourir mais de là à confondre le syndicat du crime avec la FNSEA et Al Capone avec Agriculture, il y a encore des marges pour les débats contradictoires, les discussions pour comprendre et les transparences qui nourrissent la confiance entre les gens qui produisent et ceux qui consomment.

  6. docleysens

    La recherche de la vérité n’est pas simple!
    Pour avoir travaillé 6 ans au sein des services vétérinaires du Calvados,je puis vous assurer que les professionnels de l’ industrie agro-alimentaire ne sont pas tous de vulgaires gangsters; la plupart ont une politique d’amélioration de la qualité et de la sécurité alimentaire.Bien sûr, il existe des brebis galeuses!
    Reconnaissons que les medias ne rapportent que partiellement l’ information relative aux dangers alimentaires.Prenons l’exemple de la crise de la vache folle de Villers Bocage;le consommateur a pu entendre ou lire que l’animal atteint d’ESB aurait été retiré de justesse de la chaîne alimentaire;pour avoir ordonné son abattage en urgence, donc selon une procédure spéciale, je sais que cette vache n’avait aucune chance de l’intégrer. En effet,notre protocole précisait qu’un animal incapable de se lever serait soumis au test de dépistage et si son examen postmortem ne justifiait pas les signes cliniques, par exemple en découvrant une belle fracture etc…, cet animal serait saisi donc envoyé à l’équarrissage!
    Sachez, entre parenthèse, qu’aujourd’hui en matiere d ESB, il existe une double sécurité:le dépistage et le retrait des MRS(organes représentant un risque au cas où l’animal est atteint)
    Les journalistes ne connaissent pas toujours leurs sujets, principalement les thèmes scientifiques,ceux-ci ne souffrant pas la moindre aproximation et se prêtant mal aux interpretations libres!
    Le débat est ouvert;plutôt que la paranoia du danger alimentaire préférons la vigilance sans faille, celle qui ne s’ arrête pas aux portes des consommateurs!

  7. Dr Chabal

    Cher blogger nous sommes très heureux de votre visite sur notre site et vous remercions de votre commentaire qui appelle à la RAISON. Nous espérons vous voir très vite commenter nos informations. Nous attendons vos réactions. Pour rester vigilants et justes. A bientôt

  8. Alaixi

    Quand je lis ton papier sur l’agriculture je me dis que tu as les idées de ta génération. Le productivisme est aujourd’hui un problème non pas parce qu’il nourrit les hommes mais parce qu’il risque à terme de le remettre en cause.

    Le saumon tu en manges donc il n y a pas de toxines dedans ?
    Si tu lisais un tant soit peu la presse tu saurais que les poissons sont de plus en plus chargés de dioxines, les plus touchés dans le monde sont les inuits. Qui ne se nourrissent traditionnellement de poissons et de phoques…. Un petit peu de lecture de la presse ( le courrier international ) te ferait le plus grand bien.

    Ton discours est daté en cette foi inébranlable dans le progrès… Or le progrès a du plomb dans l’aile.

    Je ne dirais pas que les agriculteurs sont des gangsters, moi même petit fils d’agriculteur j’ai de la sympathie pour eux.

    Mais toutefois il est assez facile de reconnaitre qu un certain typed’agriculture pose problème. Prenons le porc en Bretagne par exempleet ses conséquences Les nitrates dans l’eau de boisson… L’atrazine avec le maïs dans l’eau du robinet… Je ne ferait pas la liste ici des polluants d’origine agricole que l’on peut trouver dans l’eau.

    Il est fini le temps ou les agriculteurs étaient auréolés de par le fait qu’ils nourrissaient la France… La gloire productiviste. Etc etc….

    Ceci dit comme tout stigmatiser les agriculteurs n’est pas une bonne chose. Les agriculteurs sont des pragmatiques. Il va falloir qu’il s’adaptent. Qu’ils modifient certaines habitudes. La donnée environnementale sera très certainement celle a prendre en compte à l’avenir.

    Votre raisonnement est daté.

  9. Dr Chabal

    on parle d’accusations gratuites, de désinformation ou pour le moins d’imprécisions sur des questions agricoles extrêmement diverses qu’y a-t-il de daté là-dedans ? Par ailleurs que veut dire la phrase « tu as les idées de ta génération » ? On est moderne uniquement quand on est jeune ? Si c’est le cas attention tu es toi-même chaque jour en voie de ringardisation. Et qui parle d’agriculture productiviste ? L’avenir est certes non pas de produire plus mais mieux… Merci de ton message Alaixi, le débat vaut le coup.

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