Plus l’Etat décentralise, plus il recrute de fonctionnaires dans les services dont, en principe, il n’a plus la responsabilité. En 2006, 1 846 personnes travaillaient dans le domaine de la formation professionnelle pour le compte de l’Etat et des régions alors qu’il s’agit, en principe, d’une compétence transférée aux régions ; mais un tiers de ces agents sont toujours des fonctionnaires de l’Etat. Que font-ils ? Mystère.
Sur la longue période de transfert de compétence de l’action sanitaire et sociale, commencée en 1984, alors que les collectivités territoriales recrutaient en masse, le nombre de salariés de l’Etat a-t-il augmenté ou diminué ? Il a augmenté, bien entendu : + 13% et +21% en vingt-cinq ans pour les effectifs des administrations centrales, respectivement chargées de la formation professionnelle et de l’action sociale. Une pagaille qui n’est pas sans rappeler les aides aux entreprises. La gestion des fonds et des effectifs publics est calamiteuse : on ne sait plus qui fait quoi, une impétie qui se traduit en dette publique, c’est-à-dire moins d’investissement, moins de croissance, plus de chômage, plus de violence.