La Chine est en route pour devenir la troisième puissance économique mondiale. L’an dernier, le taux de croissance de son économie a atteint 10,7%, du jamais vu depuis onze ans. Un chiffre bien supérieur aux objectifs affichés par le gouvernement chinois en début d’année (8%). Si rien ne calme la formidable énergie de « l’usine du monde » dans les prochains mois, la Chine doublera l’Allemagne dès 2008, année des jeux olympiques à Pékin.
Il y a tout juste un an, Pékin avait déjà créé la surprise en hissant son économie à la quatrième place mondiale devant le Royaume-Uni. Si les autorités se félicitent régulièrement de la croissance, gage d’un fort développement économique, elles s’inquiètent aujourd’hui des déséquilibres de cette croissance toujours très axée sur les investissements et les exportations et pas assez sur la consommation intérieure. Si 120 Ferrari se sont vendues dans l’empire du Milieu l’an dernier, le double de l’année précédente, la consommation de masse peine toujours à décoller. Pékin se préoccupe de plus en plus de la pauvreté de ses millions de paysans, à la traîne du progrès.
La Chine, 3ème puissance mondiale, c’est aussi un Etat multi-millénaire mais fragile.
Multi-millénaire: la Chine a déjà été le centre économique du monde au Moyen-Âge, alors que les jonques de Canton distribuaient céramiques et laqués jusqu’en Inde et en Afrique, jusqu’au Monomotapa du Zimbabwe.
Fragile: Un Etat = 2 systèmes, cela ne peut cacher les tensions excessives à prévoir: 80 millions de SDF en 2006, des salaires de misère pour un travail d’esclave sans jour de repos, un monopartisme très dur, des exécutions pour crimes, vols, escroqueries… délations, faits d’opinion, de l’ordre de 1500 par an officiellement, en fait entre 4 et 5000.
Cela va-t-il durer ?
Qu’en est-il des délires spéculateurs à la bourse de Shanghaï, bulle spéculative qui risque de perturber le monde de la finance internationale ?
La Chine est un Etat communiste en politique, mais qui manipule une forme de pseudo-libéralisme mal compris, avec des généraux de l’APL comme chefs d’entreprise, et des investissements massifs dans l’armement russe toujours aussi performant.