Samuel Huntington a-t-il eu tort de défendre une vision fondée sur les grandes peurs de l’Occident ?
« Professeur à Harvard pendant cinquante-huit ans, Huntington est devenu, à la suite d’un simple article publié dans la revue «Foreign Affairs », en août 1993, prolongé par un livre, l’un des politologues les plus controversés de la fin du XXème siècle, tant pour la véhémence de ces thèses que pour la vive dispute qu’elles ont provoquée. Non seulement sa théorie du « choc des civilisations » (clash of civilizations) a conforté les néoconservateurs lors des attentats du 11 septembre 2001, mais elle a largement inspiré les raisonnements et l’action de la Maison-Blanche dans les années qui ont suivi. Bien que Huntington ait ensuite adouci son point de vue. (…) Il reste que, dans le monde entier, la thématique du « choc des civilisations » a fait florès au point de passer dans le langage politique courant, au grand désespoir des nombreux tenants de la théorie opposée.(…) »