La DEMOGRAPHIE au crible des QUESTIONS DE SOCIETE ACTUELLES
Il ya peu de temps la démographie était relativement simple : nuptialité, fécondité, mortalité, pouvaient varier dans le temps et l’espace, avec la culture, l’économie, la politique.
Ceci reposait sur des principes fondamentaux quasi immuables.
A) Evolution des mœurs
L’homme et la femme avaient des rôles distincts (notamment de reproduction pour la femme) et le mariage fondait la famille.
La vieillesse conduisait progressivement à la mort, sauf maladies ou accidents.
Rien de tout cela n’est plus actuellement tout à fait vrai.
Le sexe, jadis porteur de rôle sociaux bien déterminé, est de plus en plus réduit à sa fonction biologique. Et relié à la nouvelle revendication des femmes, l’égalité des droits, cela approfondit le facteur premier des bouleversements.
Le couple et la famille : Le mariage n’est plus le seul mode de mise en couple. Mariages civils, mariages religieux, cohabitations, couples non cohabitant, couples homosexuels… (avec le problème de la reconnaissance de toutes ses unions). Tout ceci influence la dynamique de la population et notamment la baisse de la fécondité.
Le divorce : De droit ou de fait, il a une incidence en pleine évolution.
Famille recomposée et revendication de l’homoparentalité.
Démographie médicale : une politique aux effets limités
L’arsenal d’aides financières, d’adaptation de la formation et de mesures incitatives sur les conditions d’exercice (médecine de groupe) n’a qu’une « influence modérée sur la réduction des inégalités territoriales » en matière de démographie médicale. A long terme, l’impact est même « très faible », affirme l’Irdes (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé. Etude disponible sur le site www.irdes.fr), étude sur les mesures à améliorer la répartition démographique. Et pourtant, la densité médicale est à son « plus haut niveau historique ». C’est sans doute parce que la modulation régionale du numerus clausus et l’augmentation continue du nombre de médecins formés n’ont pas eu l’effet escompté, que l’Etat, les régions et l’assurance maladie ont considérablement élargi leur panel de mesures de régulation.
Le Prince au miroir des médias. Machiavel 1513-2007
Machiavélique depuis près de 5 siècles le terme ne cesse d’être employé et le plus souvent dans un sens polémique et critique. C’est l’oeuvre d’un secrétaire florentin boudé par les Médicis qui a inspiré bon nombre de ceux qui ont tout fait pour conquérir et conserver le pouvoir. Quel est le sens du machiavélisme en ce début du 21ème siècle ? C’est la question que pose Jacques Rigaud partant d’un long parcours alterné entre les cercles du pouvoir et des médias. En effet, il a passé vingt ans au Conseil d’État, puis a dirigé le cabinet de Jacques Duhamel, ministre de la Culture, également PDG de RTL. Il est aussi l’auteur de plusieurs livres, dont Le Bénéfice de l’âge (Grasset, 1993) et L’Exception culturelle (Grasset, 1997).
Démographie française : mutation et nouvel avenir
L’évidence démographique pour un pays, pour une société est un des plus forts paramètres d’espérance pour un avenir. Elle lui permet de transgresser ainsi le temps et même l’espace.
La population française a muté, mais peu s’en sont aperçu car les experts sont toujours prisonniers des vieux schémas. 4 exemples récents illustrent ce blocage. L’immigration d’abord. Au moment où elle focalise le regard et les inquiétudes, personne ne semble avoir remarqué le développement d’une forte émigration. La comparaison des structures par âge des deux derniers vrais recensements 1990, 1999, fait apparaitre un creux important entre les âges de 20 et 30 ans. L’INSEE n’a pu fournir de preuves et de réflexion. En résumé la France est devenue une victime de la fuite des cerveaux.
Autre chimère, celle du fameux vieillissement de la population. Certes la proportion de personnes âgées de plus de 60 ans augmente depuis 1 siècle. Mais à mesure que la longévité s’accroit, la santé des personnes s’améliore. L’espérance de vie en bonne santé augmente en effet aussi rapidement au moins que l’espérance de vie totale, ce qui signifie la période de vie en mauvaise santé tend à diminuer ou à pire à se stabiliser. Ainsi, la proportion de personnes en mauvaise santé, notamment en phase terminale de leur existence diminue-t-elle. La croissance de 70 % des dépenses de santé depuis 10 ans ne vient pas du vieillissement mais d’un recours plus fréquent à des techniques médicales assez coûteuses qui se diffusent largement.
3ème mutation inattendue : la fin de la désertification rurale. Les deux premières enquêtes annuelles de l’INSEE montrent que depuis 2000, la population s’accroit le plus rapidement dans les communes rurales. Jusqu’alors le territoire vivait au régime de l’étalement urbain. La population s’installait en bordure des grandes agglomérations, dans la frange dite périurbaine, tandis que le rural profond continuait à se dépeupler, particulièrement, « dans la diagonale du vide », (des Ardennes aux Pyrénées).
Tout ceci est fini, le repeuplement s’amorce vivement un peu partout, plus nettement dans le Sud mais aussi dans des endroits à priori moins attractifs (Les Ardennes ou le Limousin).
LES JUGES, LA VIE, LES LOIS… ou « L’économie jugée »
Le CNE est mort, il a été tué par la cour d’Appel de Paris, qui dans une édifiante leçon d’économie rendue au nom du peuple français a jugé « paradoxal d’encourager les embauches en facilitant le licenciement ». Oui, paradoxalement…comme l’économie paraît simple soudain vu du fauteuil des juges ! Croyait-on avoir tout essayer pour lutter contre le chômage ? Erreur ! On avait oublié de demander leur avis aux magistrats de la cour d’Appel.
Car ils en ont un d’avis, aussi limpide qu’un principe général du droit : « dans la lutte contre le chômage, affirment-ils, la protection des salariés dans leur emploi semble être un moyen au moins aussi pertinent que les facilités données aux employeurs pour les licencier ».
A suivre un tel raisonnement on en viendrait à interdire les licenciements pour supprimer le chômage. On se souvient, il y a 10 ans, de cet arrêt fameux de la cour de Cassation qui, des années après les fêtes avait annulé le plan de licenciement de la Samaritaine et imposé la réintégration des employés.