L’affaire de la Sapienza : le retournement
Le laïcisme déchaîné qui secoue nos pays de vieille chrétienté serait-il en train de montrer malgré lui sa misère ? L’annulation par le pape Benoît XVI de sa visite à la prestigieuse université romaine de la Sapienza, suite à l’agitation d’une frange contestataire, a eu l’effet inverse de ce que cette frange escomptait. Le recteur de la Sapienza, université fondée en 1303 par le pape Boniface VII mais aujourd’hui sans étiquette confessionnelle, avait convié Benoît XVI à prononcer le 17 janvier, devant les étudiants, un discours sur le thème de la peine de mort. Dans l’établissement qui compte cent cinquante mille étudiants et cinq mille professeurs, un petit groupe de deux cents personnes, professeurs et étudiants confondus, s’opposa violemment à la visite prévue, au prétexte de la laïcité. L’immense majorité des autres n’entendait pas céder à leurs menaces. Constatant néanmoins « l’absence des conditions nécessaires à un accueil digne et tranquille », Benoît XVI fit savoir le 15 janvier qu’il renonçait à se rendre à la Sapienza.