Communautarisme et espace public (3) : L’Etat ridiculisé par les activistes
Du Nord-Pas-de-Calais à la Corse, les zones de non-droit se perpétuent, en dépit de l’inflation d’un droit pénal qui frappe tous les français, sauf les responsables de la crise. Depuis 1980, les dirigeants et les élites bien pensantes ont fait reculer l’Etat pour que la société civile se réveille. 25 ans après, l’Etat rendu doux comme un agneau est ridiculisé et la société civile ne s’est pas réveillée. Seuls les activistes de tout poil se sont levés en imposant impunément le pouvoir de la rue et en prenant en otage la « majorité silencieuse » des français.
Communautarisme et espace public (4) : la tyrannie à petits pas
Il ne faut pas confondre le droit à la différence et les droits différents. Nous sommes tous différents, par notre famille, la culture qui en émane, l’origine de nos parents, nos racines ; de par notre tempérament, nos traits de caractère, notre personnalité. Ces différences constituent notre identité, et ne peuvent être séparées de notre être. C’est ce qui nous rend unique. Mais l’individu unique évolue au sein d’une société où évoluent d’autres êtres uniques comme lui. Nos démocraties sont très attachées à la liberté et à l’égalité de chacun sur notre territoire. Or précisément la liberté démocratique est celle de l’individu pas de la communauté : quelle réalité cette liberté prendra-t-elle dans une société où l’on traitera différemment les gens en fonction de leur appartenance à telle ou telle communauté ?
Communautarisme et espace public (5) : la nouvelle menace communautaire
La montée des communautarismes est en train de démonter les clés fondamentales de notre société démocratique et républicaine issue des Lumières, la principale étant l’égalité devant la loi qui repose sur l’idée de réciprocité : le citoyen ne peut pas se tromper dans son vote s’il sait que son choix s’imposera à lui autant qu’aux autres. Mais il faudra pour ce vote que le citoyen décide en son âme et conscience. Il ne saurait donc appartenir à une communauté qui l’aliène et qui, en recherchant le bénéfice de la loi pour elle-même, contrevienne au principe de réciprocité.
Communautarisme et espace public (6) : Communautés et communautarisme
Selon lui il n’y a pas d’universel pur. Dans l’idéal révolutionnaire de fusion entre le peuple et la nation, il existerait un fil invisible entre le citoyen et sa représentation, entre l’un et le tout. A cet idéal s’oppose l’image concrète d’une république qui, au fur et à mesure qu’elle se construit, (et notamment à partir de la loi 1901 portant sur le droit d’association), affirme l’existence et la validité de regroupements libres d’individus autour d’objets sociaux aussi variés que multiples : la société civile dessinait ses contours et se rendait visible.
Etat pré insurrectionnel (1) : L’insurrection commence par le non-respect de la loi
« Respect », le mot est lancé dans les banlieues comme un cri d’admiration et comme l’expression d’un manque. Au sein de contre-sociétés dominées par la violence, le trafic, la drogue et les « tournantes », le besoin est apparu de recréer un code d’honneur plus proche de celui du « milieu » que de la chevalerie : le respect s’applique plus au voleur de blouson et aux kamikazes de Ben Laden qu’aux élus ou aux travailleurs volontiers traités de « bouffons ».
Etat pré insurrectionnel (2) : la crise des banlieues
Prévention, répression… de Tapie à Borloo, les plans de rénovation urbaine et autres programme d’urgence on déversé des milliards (combien au juste ? voir le billet sur les « responsables du désastre ») dans les banlieues. De Chevènement à Sarkozy, les ministres de l’intérieur ont enchaîné, contre les « sauvageons » ou les « racailles », plan de reconquête et opérations coup de poing. Sans que les uns ni les autres parviennent à enrayer la progression effrayante de la violence des cités. Tous les 2 ans comme en novembre 2005, une flambée particulièrement brutale, un acte plus atroce que les autres concentrent l’attention puis la France officielle revient à la certitude de ce fabuleux modèle d’intégration de la France Blacks-blancs-beurs.
Etat pré insurrectionnel (3) : les non-dits des banlieues
Les émeutes parisiennes ont des airs de guérillas palestiniennes. A Clichy-sous-bois d’où est partie la rébellion ce fameux jeudi 27 Octobre 2005, un camion de CRS a été visé par balles. A la Courneuve, des policiers ont essuyé des tirs, nombre d’entre eux ont été blessés par des jets de marteaux et de cocktails molotov. Des postes de police, des commerces, des écoles ont été pris d’assaut, des voitures incendiées… Pourquoi feindre ce début d’Intifada ?
Etat pré insurrectionnel (4) : les responsables du désastre
La France est en état d’urgence à cause de ceux qui ont laissé croire aux seuls bienfaits de la multiethnicité, du mélange des cultures et de la citoyenneté du monde pour tous. Ceux qui ont ringardisé le patriotisme, relativisé la légitimé des lois, victimisé les minorités, dissimulé les réalités, bidonné les chiffres, nié les évidences, lynché les contradicteurs. Ces professionnels du parler-faux traduisent les violences urbaines en demande d’intégration, les incendies d’écoles sont un besoin d’instruction, les manifestations de haines des messages protestataires… tout juste si les tirs à balles réelles contre les forces de l’ordre ne devraient pas être compris comme des gestes d’amour !
Etat pré insurrectionnel (5) : le trauma colonial
Toujours en cette fin d’année 2005 explosive, en s’appuyant, pour permettre l’application du couvre-feu, sur la loi du 3 avril 1955 qui avait institué l’état d’urgence au début de la guerre d’Algérie, le gouvernement a mis en évidence le retour du refoulé colonial. En effet, le traumatisme de la guerre d’Algérie, longtemps enfoui à la faveur des années d’expansion, exerce des ravages de plus en plus insidieux dans la conscience nationale française et se manifeste aujourd’hui avec une violence sans précédent depuis les émeutes des Minguettes, de Vénissieux et Vaulx-en-Velin en juillet 1981.
Etat pré insurrectionnel (6) : Les 7 faillites des « cités »
1. Logement : l’inexorable dégradation d’un urbanisme inadapté, immense et inhumain crée des ensembles de ségrégation. Les moyens mis en place pour changer les quartiers (1,5 million de personnes l’ont déjà vécu à ce jour) sont considérables : avec la création de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine qui fait fonction de guichet unique des crédits qui jusque là relevaient de plusieurs administrations différentes, même avec la destruction des barres d’immeuble, même avec près de 30 milliards d’euros programmés pour être consacrés dans les années qui viennent à la rénovation des grands ensembles.
2. Emploi : les cités frappées de plein fouet par le chômage depuis la crise de 1974. Quelques chiffres : en 2004 le taux de chômage des 15-59 ans dans les Zones d’Urbanisation Sensible est de 20,7% en moyenne soit plus du double de la moyenne nationale. Dans le détail des moins de 25 ans la situation est encore pire : dans ces quartiers sensibles le taux atteint le chiffre record de 36,2%.