La faillite des modèles européens d’intégration des étrangers
Depuis 2004 on a vu les modèles d’intégration européens laminés. Le modèle néerlandais avec l’assassinat du réalisateur Théo Van Gogh par un islamiste ; l’anglais avec les attentats de Londres de juillet 2005 par des terroristes britanniques d’origine pakistanaise ; tandis que le modèle français flambait dans les banlieues.
Communautarisme et espace public (1) : Existe-t-il un bon et un mauvais communautarisme ?
Peut-on considérer que l’esprit communautariste peut être compatible avec les valeurs de la République ? Prenons l’exemple d’une histoire banale dans l’imagerie médiatique des banlieues : un jeune homme tué par un policier à la suite d’une interpellation. Le quartier s’enflamme immédiatement et irrationnellement. C’est à l’imam du quartier – comme il s’en est trouvé un à Roubaix – que l’Etat demande secours. Celui-ci parvient à calmer le jeu et évite que la ville toute entière ne bascule dans l’émeute. Dans cet exemple celui qui incarne une communauté locale – religieuses en l’occurrence – est celui qui a évité le dérapage. Mais on peut également prendre un autre imam, également représentant d’une communauté locale – comme il s’en est vu à Vénissieux – qui prononce un prêche encourageant à la haine et au djihad. Cet exemple prouve le contraire. Les deux attitudes se rencontrent dans la vraie vie.
Communautarisme et espace public (2) : Le communautarisme voilà l’ennemi !
L’incendie d’une synagogue à Strasbourg en 2002 et les profanations en tous genres qui régulièrement et implacablement ont lieu depuis 4 ans nous amènent à réfléchir sur les ressorts profonds de notre malaise français. Ceux qui ont commis et commettent de tels actes se situent clairement dans la logique communautariste dont ils sont prisonniers : ils n’estiment plus être des citoyens français, mais agissent – en conscience – en tant que représentants de factions, de minorités et de ligues diverses. Ils voient, dans le cas de Strasbourg, en chaque juif non pas un citoyen de la République française, mais le membre d’une minorité particulière.
Communautarisme et espace public (3) : L’Etat ridiculisé par les activistes
Du Nord-Pas-de-Calais à la Corse, les zones de non-droit se perpétuent, en dépit de l’inflation d’un droit pénal qui frappe tous les français, sauf les responsables de la crise. Depuis 1980, les dirigeants et les élites bien pensantes ont fait reculer l’Etat pour que la société civile se réveille. 25 ans après, l’Etat rendu doux comme un agneau est ridiculisé et la société civile ne s’est pas réveillée. Seuls les activistes de tout poil se sont levés en imposant impunément le pouvoir de la rue et en prenant en otage la « majorité silencieuse » des français.
Communautarisme et espace public (4) : la tyrannie à petits pas
Il ne faut pas confondre le droit à la différence et les droits différents. Nous sommes tous différents, par notre famille, la culture qui en émane, l’origine de nos parents, nos racines ; de par notre tempérament, nos traits de caractère, notre personnalité. Ces différences constituent notre identité, et ne peuvent être séparées de notre être. C’est ce qui nous rend unique. Mais l’individu unique évolue au sein d’une société où évoluent d’autres êtres uniques comme lui. Nos démocraties sont très attachées à la liberté et à l’égalité de chacun sur notre territoire. Or précisément la liberté démocratique est celle de l’individu pas de la communauté : quelle réalité cette liberté prendra-t-elle dans une société où l’on traitera différemment les gens en fonction de leur appartenance à telle ou telle communauté ?
Communautarisme et espace public (5) : la nouvelle menace communautaire
La montée des communautarismes est en train de démonter les clés fondamentales de notre société démocratique et républicaine issue des Lumières, la principale étant l’égalité devant la loi qui repose sur l’idée de réciprocité : le citoyen ne peut pas se tromper dans son vote s’il sait que son choix s’imposera à lui autant qu’aux autres. Mais il faudra pour ce vote que le citoyen décide en son âme et conscience. Il ne saurait donc appartenir à une communauté qui l’aliène et qui, en recherchant le bénéfice de la loi pour elle-même, contrevienne au principe de réciprocité.
Communautarisme et espace public (6) : Communautés et communautarisme
Selon lui il n’y a pas d’universel pur. Dans l’idéal révolutionnaire de fusion entre le peuple et la nation, il existerait un fil invisible entre le citoyen et sa représentation, entre l’un et le tout. A cet idéal s’oppose l’image concrète d’une république qui, au fur et à mesure qu’elle se construit, (et notamment à partir de la loi 1901 portant sur le droit d’association), affirme l’existence et la validité de regroupements libres d’individus autour d’objets sociaux aussi variés que multiples : la société civile dessinait ses contours et se rendait visible.
Etat pré insurrectionnel (1) : L’insurrection commence par le non-respect de la loi
« Respect », le mot est lancé dans les banlieues comme un cri d’admiration et comme l’expression d’un manque. Au sein de contre-sociétés dominées par la violence, le trafic, la drogue et les « tournantes », le besoin est apparu de recréer un code d’honneur plus proche de celui du « milieu » que de la chevalerie : le respect s’applique plus au voleur de blouson et aux kamikazes de Ben Laden qu’aux élus ou aux travailleurs volontiers traités de « bouffons ».
Etat pré insurrectionnel (2) : la crise des banlieues
Prévention, répression… de Tapie à Borloo, les plans de rénovation urbaine et autres programme d’urgence on déversé des milliards (combien au juste ? voir le billet sur les « responsables du désastre ») dans les banlieues. De Chevènement à Sarkozy, les ministres de l’intérieur ont enchaîné, contre les « sauvageons » ou les « racailles », plan de reconquête et opérations coup de poing. Sans que les uns ni les autres parviennent à enrayer la progression effrayante de la violence des cités. Tous les 2 ans comme en novembre 2005, une flambée particulièrement brutale, un acte plus atroce que les autres concentrent l’attention puis la France officielle revient à la certitude de ce fabuleux modèle d’intégration de la France Blacks-blancs-beurs.
Etat pré insurrectionnel (3) : les non-dits des banlieues
Les émeutes parisiennes ont des airs de guérillas palestiniennes. A Clichy-sous-bois d’où est partie la rébellion ce fameux jeudi 27 Octobre 2005, un camion de CRS a été visé par balles. A la Courneuve, des policiers ont essuyé des tirs, nombre d’entre eux ont été blessés par des jets de marteaux et de cocktails molotov. Des postes de police, des commerces, des écoles ont été pris d’assaut, des voitures incendiées… Pourquoi feindre ce début d’Intifada ?